Ruth, Elizabeth Gaskell
Ruth est le troisième roman d'Elizabeth Gaskell, paru en 1853. Dans ce roman, nous suivons Ruth, jeune fille orpheline placée par son tuteur chez une couturière. Un jour, engagée pour un bal afin d'y réparer les robes, Ruth rencontre un jeune homme riche et fortuné, Henry Bellingham. Henry et Ruth deviennent intimes. Cette situation ne plaisant pas à la patronne de Ruth, cette dernière est renvoyée et part vivre à Londres avec Henry: la réputation de Ruth est perdue. Le récit reprend ensuite au Pays de Galles, où Henry tombe gravement malade et quitte Ruth sous l'influence de sa mère. Heureusement pour Ruth, un prêtre et sa soeur vont l'accueillir afin qu'elle puisse recommencer une nouvelle vie, hélas les démons du passé ne sont jamais loin...
Nous suivons au long de ce roman le parcours de Ruth qui veut effacer ses erreurs et recommencer une vie, ce qui sera loin d'être facile mais l'amour, l'amitié et la religion la guideront.
Nous sommes très loin de la gaieté de Cranford ou de la jolie romance de Nord et sud, le sujet est beaucoup plus sérieux et l'introspection, tout comme la religion, prend une énorme place... et j'ai pourtant beaucoup aimé. Les personnages sont attachants et pourtant imparfaits, on ressent énormément l'atmosphère des lieux sans qu'Elizabeth Gaskell s'y attarde et le tout donne un très beau roman. On y retrouve également les critiques sociales chères à l'auteur. De plus, il est intéressant de découvrir l'ampleur du déshonneur des "filles perdues" à l'époque.
Je rapprocherai plus ce roman à Les amoureux de Sylvia, car Ruth comme Sylvia, doit grandir seule et fait des erreurs, mais Ruth a un fond meilleur et n'est pas ambitieuse, ce qui la rend plus attachante. J'ai grandement préféré Ruth.
En deux mots, je dirai que c'est un roman qui m'a touché.